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Les reconstitutions climatiques des cernes des arbres peuvent être utiles pour mieux comprendre la variabilité climatique passée au-delà des enregistrements instrumentaux. Ce protocole montre comment reconstruire le climat passé à l’aide des cernes des arbres et des enregistrements météorologiques instrumentaux.
Les cernes des arbres ont été utilisés pour reconstruire des variables climatologiques dans de nombreux endroits du monde. De plus, les cernes des arbres peuvent fournir des informations précieuses sur la variabilité climatique des derniers siècles et, dans certaines régions, de plusieurs millénaires. Malgré le développement important que la dendrochronologie a connu au cours des dernières décennies pour étudier le potentiel dendroclimatique d’un grand nombre d’espèces présentes dans différents écosystèmes, il reste encore beaucoup à faire et à explorer. En plus de cela, au cours des dernières années, de plus en plus de personnes (étudiants, enseignants et chercheurs) dans le monde entier se sont intéressées à la mise en œuvre de cette science pour étendre la chronologie de l’information climatique et comprendre comment le climat a changé à des échelles de décennies, de siècles ou de millénaires. Par conséquent, l’objectif de ce travail est de décrire les aspects généraux et les étapes de base nécessaires à la reconstruction du climat des cernes des arbres, de la sélection du site et de l’échantillonnage sur le terrain aux méthodes de laboratoire et à l’analyse des données. Dans la vidéo et le manuscrit de cette méthode, les bases générales des reconstitutions climatiques des cernes des arbres sont expliquées afin que les nouveaux arrivants et les étudiants puissent l’utiliser comme guide disponible dans ce domaine de recherche.
Les cernes des arbres sont fondamentaux pour notre compréhension de la façon dont les arbres réagissent à leur environnement. De plus, parce que le climat affecte la croissance des arbres, les arbres servent de jauges environnementales enregistrant les variations temporelles au cours de leur vie. Ainsi, les cernes des arbres ont été précieux pour reconstruire les climats passés bien au-delà de tout enregistrement climatique instrumental.
Les processus de croissance des racines, des tiges, des branches, des feuilles et les stratégies de reproduction des arbres sont régulés par des facteurs environnementaux tels que l’eau, la lumière, la température et les nutriments du sol1. Par exemple, les tiges poussent radialement et le cambium vasculaire contrôle la croissance radiale2. Le cambium vasculaire est un tissu méristématique qui va produire activement de nouvelles cellules fonctionnelles telles que le xylème et l’écorce situées à la limite externe de la tige. De plus, le cambium vasculaire est principalement actif pendant les cycles saisonniers. Cependant, cette activité de croissance peut être interrompue pendant les périodes de dormance et pendant certaines saisons de l’année. Cette période de dormance se produit généralement lorsque les variables environnementales ne sont pas optimales (p. ex., cycles diurnes plus courts, périodes de sécheresse prolongées, hivers froids ou inondations). De plus, les cycles de croissance et de dormance se traduisent par des changements dans l’activité du cambium, ce qui entraîne des limites concentriques anatomiquement distinctes dans la tige appelées anneauxd’arbre 3.
Les arbres produisent généralement un anneau chaque année, car la saisonnalité climatique se produit chaque année. Ainsi, les cernes des arbres sont la manifestation visuelle de la réponse écophysiologique du cambium vasculaire aux conditions climatiques intra-annuelles pendant la croissance de l’arbre3. Le premier groupe de cellules du xylème formé sur un anneau d’arbre pendant la saison humide sera caractérisé par des cellules plus grandes appelées earlywood4. En revanche, pendant la saison sèche et en réponse à la pénurie d’eau, le cambium vasculaire produit des cellules xylémiques plus petites (trachéides ou vaisseaux) avec des parois cellulaires plus épaisses appelées bois tardif. Cette variation dans les structures anatomiques est plus perceptible chez les conifères, où le bois précoce présente une couleur plus claire que le bois tardif, montrant une couleur plus foncée5. L’espace entre le début et la fin du bois tardif est défini comme un anneau d’arbre (figure 8F).
Les arbres qui poussent dans des endroits où la saison des pluies et la saison sèche sont bien définies peuvent s’attendre à des années où les précipitations sont plus ou moins abondantes. Cette variabilité amènera les arbres à produire des anneaux plus larges pendant les années humides et des anneaux plus étroits pendant les années sèches. Ces motifs temporels d’anneaux larges et étroits peuvent être considérés comme un code-barres. Cette variation temporelle de la largeur des cernes des arbres est à la base de l’application du processus de datation croisée, l’un des principes les plus critiques de la recherche sur les cernesdes arbres 6. Le processus de datation croisée est satisfaisant lorsque les motifs des anneaux larges et étroits dans tous les échantillons sont synchronisés avec succès à temps pour attribuer l’année de formation correspondante.
Dans de nombreuses régions du monde où le climat saisonnier est présent, le signal le plus dominant enregistré dans les cernes des arbres est probablement lié à la variabilité climatique7. Cependant, les cernes des arbres contiennent également des informations supplémentaires liées à l’âge (les jeunes arbres poussent plus vite que les plus âgés), à la concurrence pour les ressources avec les arbres environnants et aux perturbations internes et externes (p. ex., événements de mortalité, infestations de ravageurs ou incendies)8. Ainsi, avant de tenter de reconstruire les climats passés à l’aide des largeurs des cernes des arbres, les signaux non climatiques doivent être éliminés par plusieurs procédures statistiques expliquées dans ce manuscrit.
L’objectif principal de ce protocole est de montrer comment développer une reconstruction climatique basée sur les données des cernes des arbres pour comprendre la variabilité climatique passée. Ainsi, ce manuscrit présentera les méthodes essentielles de terrain et de laboratoire telles que l’échantillonnage, la préparation des échantillons, la datation croisée et la mesure de la largeur des cernes d’arbres nécessaires à l’élaboration d’une reconstruction climatique. De plus, ce protocole expliquera également les analyses statistiques fondamentales utilisées pour extraire la variabilité commune des largeurs des cernes des arbres et construire une chronologie des cernes des arbres qui sera corrélée aux données climatiques. Enfin, à l’aide d’un modèle de régression linéaire simple, le protocole montrera comment reconstruire le climat passé en utilisant la chronologie des cernes des arbres comme variable prédictive et les données climatiques comme prédicteur.
Avant les excursions sur le terrain, vous devez obtenir l’autorisation des propriétaires, dans le cas d’une zone de conservation, ou des autorités correspondantes. Il est très important que certains membres du personnel représentant l’autorité participent au travail sur le terrain pour éviter tout problème.
1. Stratégie d’échantillonnage
Figure 1 : Forêt mixte tempérée de conifères. (A) Forêt mixte de conifères de Pinus montezumae, Pinus arizonica et Pinus ayacahuite. (B) Forêt mixte de conifères de Pseudotsuga menziesii, Pinus arizonica et Pinus ayacahuite. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
Figure 2 : Sélection du site. (A) Zones boisées présentant des conditions limitatives (sol sec et peu profond et pente abrupte) avec une forte probabilité de trouver des individus à longue durée de vie. (B) Les individus à longue durée de vie sont essentiels pour les études dendroclimatiques. (C, D, E) Localiser et sélectionner le bois mort (souches, arbres tombés et bois avec un certain degré de détérioration) qui permet d’allonger la chronologie dans le temps. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
Figure 3 : Sélection des meilleurs spécimens d’arbres. (A) Arbre avec un sommet de canopée mort et des branches épaisses, caractéristique des individus à longue durée de vie, et (B, C) images d’arbres à tiges et branches tordues, c’est-à-dire, en forme de spirale, indiquant des individus à longue durée de vie. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
Figure 4 : Outils utilisés pour le prélèvement d’échantillons. (A) Perceur d’accroissement (Pressler), l’outil permettant d’extraire des échantillons dendrochronologiques. (B) Une foreuse de 12 mm de diamètre, recommandée pour les cas où plus de matériau est nécessaire pour définir les cernes des arbres, permettant l’extraction d’un plus grand volume d’échantillon, ce qui améliore la visualisation des cernes complexes et facilite l’identification des problèmes de croissance. (C) Une perceuse de 5 mm de diamètre utilisée dans la plupart des cas. Ce type de foreur est utilisé pour l’échantillonnage de carottes. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
(A) Orientez la perceuse vers le centre du tronc, positionnée à un angle de 90°, perpendiculaire à l’axe du tronc, poussez simultanément la foreuse vers l’arbre et tournez-la dans le sens des aiguilles d’une montre. (B) Lorsque le foreur a été inséré à 1 pouce de profondeur, continuez à tourner dans le sens des aiguilles d’une montre pour atteindre le centre du tronc, l’extracteur est inséré dans le cylindre intérieur du foreur. (C) Lorsque l’extracteur est inséré sur toute sa longueur, faites pivoter le foreur d’un tour dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour rompre la connexion entre l’échantillon et l’arbre. (D, E) Extraction d’échantillons de bois. (F) Le foreur est retiré du tronc en le tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
Figure 6 : Techniques de protection des échantillons de bois. Comme les échantillons peuvent être fragiles, chaque échantillon doit être stocké correctement après avoir été collecté. (A) Les échantillons prélevés avec la foreuse de 5 mm de diamètre sont placés dans des pailles en plastique perforées ou des pailles en papier. Les perforations permettent une meilleure ventilation et empêchent la croissance fongique. (B) Les éprouvettes de 12 mm de diamètre sont plus fermes. Ces échantillons sont emballés dans du papier journal ou d’autres types de papier ou des enveloppes en papier manille. (C) Lors de la collecte de sections transversales à l’aide d’une tronçonneuse (D, E), elles doivent être enveloppées dans du plastique pour fournir un support supplémentaire et éviter la perte de fragments pendant le transport. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
2. Préparation des échantillons en laboratoire
Figure 7 : Préparation de l’échantillon. (A) Le séchage des échantillons à l’ombre permet de s’assurer que la perte d’humidité est progressive afin de minimiser la déformation du bois (noyaux tordus). (B) Exemple de montage d’échantillons sur un support en bois, fixé avec de la colle, et (C, D) montrer comment ils sont fixés à la garniture avec du ruban adhésif ou une corde mince. (E) Indique la position correcte des fibres du bois, qui doivent être orientées perpendiculairement aux anneaux de croissance. Cette orientation permettra une visualisation claire de l’anatomie des anneaux de croissance. (F, G) C’est un exemple de la qualité du ponçage et du polissage à l’aide de grains de papier de verre de 120 à 1200. Cette procédure permet de visualiser et de différencier les anneaux de croissance. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
3. Datation des cernes des arbres
4. Mesure de l’anneau de l’arbre
Figure 8 : Datation croisée et mesure des cernes des arbres. (A) Montre la comparaison du nombre d’anneaux et des modèles de croissance entre deux échantillons. (B) Un exemple de la façon dont la variabilité de croissance des deux échantillons est reflétée dans les graphiques papier (squelette). Ce type de graphique permet de comparer les croissances de plusieurs échantillons simultanément (datation croisée) et constitue une technique essentielle pour obtenir la datation correcte. Les marques en haut du graphique 0, 50, 60, etc., indiquent le nombre d’anneaux comptés dans l’échantillon représenté en A. (C) Tracé du squelette d’un échantillon de bois mort daté de l’année exacte en utilisant la chronologie maîtresse. (D) Exemple de chronologie maîtresse, moyenne des arbres vivants correctement datés. (E) Un système de mesure d’une précision de 0,001 mm a été utilisé pour mesurer chacune des croissances annuelles. (F) Schéma montrant la croissance annuelle de Pinus lumholtzii et les trois différentes parties de bande d’un anneau annuel (anneau total, bois précoce et bois tardif). Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
5. Vérification de la datation croisée
6. Développement de la chronologie
Figure 9 : Exemples de procédures de déformation et de normalisation des mesures de largeur des cernes d’arbres (RW), des mesures aux indices. La standardisation à un indice de largeur d’anneau (RWI) est calculée, de sorte que la moyenne est d’environ un et a une variance homogène. (A) La série de largeur d’anneau RW indique la diminution exponentielle de la croissance due à l’effet d’âge, la courbe de tendance du meilleur ajustement est appliquée, et dans cet exemple, nous utilisons une courbe exponentielle négative (couleur rouge). (C) Il s’agit d’un deuxième exemple de ligne droite (couleur rouge). (B, D) Les indices normalisés (RWI) sont générés après avoir divisé la valeur de la courbe par la série RW. Cette division élimine les tendances ajustées à la courbe, maximisant le signal climatique (séries temporelles de couleur grise) et une spline de lissage de 20 ans (couleur rouge) pour observer les événements de basse fréquence tels que les sécheresses et les périodes humides. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
7. Analyse de corrélation mensuelle
8. Modèle de régression linéaire simple et reconstruction de la variable climatique
Suivant les étapes 1.1 et 1.2 du protocole, Pinus lumholtzii B.L. Rob. et Fernald a été sélectionné pour cette étude. Parmi les aspects les plus importants qui ont été pris en compte, quelques-uns sont les suivants : C’est un conifère du genre Pinus avec une large distribution géographique et très peu d’études du point de vue dendrochronologique ; il se développe dans des sites pauvres avec des affleurements rocheux, avec une faible capacité de stockage d’eau, et sa croissance est limitée par une faible disponibilité en eau et en nutriments, ce qui entraîne des taux de croissance lents et a peu de valeur commerciale ; En raison de sa conformation phénotypique et de son faible intérêt commercial, il est possible de trouver des sites peu perturbés et avec des individus à longue durée de vie ; Certaines études antérieures indiquent qu’il s’agit d’une espèce à haute sensibilité climatique et à potentiel dendrochronologique.
Au cours d’une semaine de travail sur le terrain et suite à l’étape 1.3 du protocole, 50 échantillons ont été prélevés. La préparation de l’échantillon après l’étape 2 a pris une semaine. Sur les 50 échantillons, 41 échantillons ont été recoupés, montrant une valeur de corrélation inter-séries élevée et significative (r = 0,60, p <0,01). Le processus de datation croisée de toutes les séries de cernes des arbres a été réalisé à l’aide du logiciel COFECHA. Des signaux d’alarme ont été détectés au cours du processus de datation croisée, qui ont ensuite été révisés et corroborés, afin de s’assurer qu’il n’y avait pas d’erreurs de datation potentielles (en suivant les étapes 3.4 à 3.8). Nous avons identifié cinq anneaux manquants et aucun faux anneaux. L’ensemble des données de 41 séries et 6960 anneaux a montré une sensibilité moyenne de 0,34.
Après avoir corroboré que tous les échantillons ont été correctement datés et correctement mesurés avec une précision de 0,001 mm, une chronologie de la largeur de l’anneau de 294 ans a été développée, de 1722 à 2015 de notre ère (en suivant les étapes 6.1 à 6.6 du protocole ; Figure 10A). La chronologie de la largeur de l’anneau a montré un BPA moyen de 0,92, au-dessus du seuil conventionnel de 0,85. De plus, l’analyse de l’EPS a indiqué que cet ensemble de données nécessite huit arbres pour obtenir un EPS significatif, ce qui rend cette chronologie la plus fiable et la plus robuste de 1769 à 2015 (figure 10B).
Figure 10 : Chronologie des cernes des arbres et signal de population exprimé. (A) Chronologie des cernes des arbres de Pinus lumholtzii s’étendant de 1722 à 2015 (ligne grise). L’épaisse ligne bleue représente la cannelure de lissage de 10 ans et la ligne noire est le nombre d’échantillons de carottes utilisés pour établir la chronologie de la largeur des cernes des arbres. (B) Signal de population exprimé (EPS, ligne rouge) et Rbar (ligne verte). Rbar est la corrélation moyenne par paires entre toutes les séries, où pour chaque série, il s’agit de la corrélation entre une série et une chronologie maîtresse, estimée sur une fenêtre mobile de 25 ans chevauchée de 13 ans. Les lignes rouges horizontales pointillées indiquent la valeur seuil du BPA de 0,85, tandis que la case grise représente la période de série avec le BPA < 0,85. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
Analyse de corrélation
Après avoir élaboré la chronologie, celle-ci a été comparée aux enregistrements mensuels moyens de précipitations sur 24 ans des deux stations météorologiques les plus proches de la zone d’étude et aux enregistrements les plus complets (en suivant les étapes 7.1 à 7.6 du protocole). Dans ce protocole, les données de janvier-décembre 2021 (année de croissance actuelle) et de juillet-décembre 2020 (année de croissance précédente ; mensuelles et cumulatives) ont été corrélées avec la chronologie de l’indice de largeur d’anneau sans autocorrélation (résiduelle ; Figures 11A,B). L’analyse de corrélation a révélé une relation positive entre la chronologie de la croissance des arbres et les précipitations de juin, septembre et décembre de l’année de croissance précédente, et de janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet et septembre de l’année de croissance en cours (figure 11A). De plus, les mois de janvier, février et mars ont montré des valeurs de corrélation significatives (p < 0,05), tandis que mars était le mois avec la corrélation la plus élevée (r = 0,57 ; p < 0,01). Cependant, les précipitations accumulées ont montré des corrélations positives et significatives (p <0,01) avec la chronologie à plusieurs périodes de l’année (figure 11B), où les précipitations totales de janvier à juillet ont montré la corrélation saisonnière la plus élevée (r = 0,73 ; p < 0,01) (figure 11). Ces corrélations entre la chronologie et les précipitations saisonnières ont montré un fort potentiel de reconstitution de la variabilité saisonnière des précipitations de janvier à juillet, expliquant 52 % de la variabilité climatique instrumentale.
Figure 11 : Analyse de corrélation mensuelle entre la chronologie de la largeur totale de l’anneau et les précipitations mensuelles. (A) Analyse de corrélation mensuelle de l’année précédente et de l’année en cours, l’axe des x montre les mois et l’axe des y les valeurs de corrélation entre la chronologie et l’enregistrement des précipitations correspondant. La meilleure valeur de corrélation entre la chronologie et l’enregistrement des précipitations a été déterminée avec la période janvier-juillet de l’année en cours (région ombrée en bleu). (B) L’analyse de corrélation à l’aide des enregistrements de précipitations accumulées, l’axe des x, indique les précipitations accumulées de janvier à décembre. Les valeurs de l’axe des y sont les coefficients de corrélation entre la chronologie et les enregistrements de précipitations correspondants. * = P < 0,05 et ** = P < 0,01. Les noms des mois pour une période donnée sont abrégés à l’aide du premier alphabet du mois. Les mois sont classés par ordre chronologique. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
Reconstruction des précipitations à l’aide d’un modèle de régression linéaire simple
Étant donné l’association entre l’indice de largeur des anneaux et les précipitations saisonnières de janvier à juillet (r = 0,73 ; p <0,01) (figure 12A). Le modèle de régression linéaire généré pour la reconstruction (figure 12B) était le suivant :
Yt = 75,475 + 391,02 * Xt
où Yt = précipitations totales de janvier à juillet en mm, reconstituées pour une année donnée t ; Xt = indice de largeur d’anneau pour une année donnée t.
Étalonnage et vérification du modèle
Une fois le modèle développé, il a été validé statistiquement selon les étapes 8.1 à 8.6 du protocole. La période de calage a été choisie entre 2005 et 2014 et a montré une corrélation significative entre la chronologie et les précipitations saisonnières (r = 0,85, p < 0,01), qui représentaient 72 % de la variabilité des précipitations (Figure 12C). La vérification (sous-période 1991-2004) a indiqué une corrélation très significative r = 0,64 (p < 0,001), qui expliquait 41 % de la variabilité des précipitations (figure 12C). Les sous-périodes d’étalonnage et de vérification du modèle ont montré une relation significative (tableau 1 et tableau 2). Cependant, le modèle qui inclut la période totale des données climatiques disponibles (1991-2014) est considéré comme statistiquement acceptable r = 0,73 (r2 = 0,53 ; p < 0,01) (tableau 1, tableau 2 et figure 12B) pour reconstruire la variabilité des précipitations dans la longueur totale de la chronologie.
Figure 12 : Association entre les précipitations saisonnières de janvier-juillet et l’indice régional de largeur de l’anneau pour la période 1991-2014. (A) Association entre les précipitations saisonnières de janvier à juillet pendant la période 1991-2014 et l’indice de largeur de l’anneau (r = 0,73 ; p < 0,001, n = 24). (B) Modèle de régression linéaire entre les deux variables à l’aide d’un programme statistique commercial avec intervalle de confiance à 95 % (0,95 Conf. Interv.) et (C) comparaison des précipitations reconstruites de janvier à juillet (ligne continue) et des précipitations observées (ligne pointillée) pour la période de vérification (r = 0,64 ; p < 0,001) et le calage (r = 0,85 ; p < 0,001) du modèle de régression. Cette figure a été adaptée de Chávez-Gándara et al.22. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
Reconstitution des précipitations
Une fois le modèle validé, les précipitations de janvier-juillet ont été reconstituées pour la période 1722-2015 (294 ans). La reconstitution montre une grande variabilité, qui a historiquement caractérisé le régime saisonnier des précipitations de janvier à juillet sur le site d’étude (Figure 13). Cette reconstitution climatique a permis de reconstituer les épisodes de sécheresse importants (les années consécutives avec des valeurs inférieures à la moyenne reconstruite) des trois derniers siècles (Figure 13). En raison de leur extension et de leur intensité, les sécheresses des périodes 1766-1780 (15 ans), 1890-1900 (11 ans), 1950-1957 (8 ans) et 2011-2015 (5 ans) sont les périodes les plus longues et les plus sèches enregistrées dans cette région. De même, les sécheresses observées environ tous les 100 ans (vers le milieu du siècle 1740-1750, 1840-1850 et 1940-1950) sont des événements à grande échelle, rapportés dans des études dans différentes régions du pays, qui montrent les effets des phénomènes climatiques sur une échelle géographique extensive à des périodes spécifiques.
Figure 13 : Reconstitution dendroclimatique de trois siècles de précipitations totales de janvier-juillet. La ligne grise en arrière-plan indique la variabilité interannuelle. La ligne épaisse et lisse noire représente une cannelure de 10 ans permettant aux basses fréquences d’être visibles (sécheresses de longue durée et périodes humides). La ligne horizontale représente les précipitations moyennes sur 300 ans. Les zones rouges mettent en évidence les sécheresses documentées les plus importantes. Les dates surlignées en bleu indiquent des sécheresses avec une période de récurrence proche de 100 ans, documentées dans différentes études avec une large couverture géographique au Mexique23. La case grise représente la période de la série avec un BPA < 0,85. La période 1769-2015 enregistre une taille d’échantillon statistiquement robuste (BPA> 0,85). Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.
Période | R2Adj | Coefficient | Erreur type | t-Statistique | Probabilité | ||||
β0 | β1 | β0 | β1 | β0 | β1 | β0 | β1 | ||
1991 - 2004 | 0.41 | 37.84 | 419.05 | 117.02 | 111.45 | 0.32 | 3.75 | 0.751 | 0.002 |
2005 - 2014 | 0.72 | 157.25 | 316.24 | 76.69 | 81.71 | 2.05 | 3.87 | 0.074 | 0.004 |
1991 - 2014 | 0.53 | 75.47 | 391.01 | 78.26 | 78.24 | 0.96 | 4.99 | 0.000 | 0.000 |
Tableau 1. Calibrage pour la reconstitution des précipitations de janvier-juillet à partir de la chronologie de la largeur de l’anneau de P. lumholtzii .
Période | Corr. Pearson (r) | Réduction de l’erreur | Test des signes | Valeur t |
1991-2004 | 0.64* | 0,36 ns | 3* | 1,76 ns |
2005-2014 | 0.85* | 0.66* | 1* | 1,80 ns |
1991-2014 | 0.73* | 0.12* | 6* | 2.68* |
ns = Non significatif | ||||
*= P significatif < 0,05 |
Tableau 2. Statistiques de vérification pour la reconstitution des cernes des arbres de janvier à juillet à partir de la chronologie de la largeur des anneaux de P. lumholtzii .
Les enregistrements indirects sont des systèmes naturels qui dépendent des conditions météorologiques, qui étaient présents dans le passé et qui existent toujours, tels que les sédiments lacustres et marins, le pollen, les récifs coralliens, les carottes de glace, les amas de rats de meute et les anneaux des arbres, de sorte que des informations peuvent en être dérivées24. Cependant, parmi la plupart des indicateurs sensibles au climat, les cernes des arbres représentent l’indicateur avec la plus grande précision et la plus haute résolution interannuelle, permettant de dater les événements climatiques et écologiques jusqu’à l’année exacte de leur apparition, s’étendant sur des siècles, et parfois jusqu’à plusieurs millénaires 3,5,25,26 . La technique de datation croisée est maintenant utilisée pour vérifier et vérifier la datation correcte d’autres enregistrements indirects qui forment des bandes de croissance régulières (parfois annuelles), tels que les carottes de glace, les coraux, les anneaux dans les coquilles de palourdes27 et le carbone 14 28,29. La dendrochronologie est l’une des techniques les plus pertinentes pour comprendre les processus environnementaux passés, et c’est une source essentielle pour surveiller les changements environnementaux anthropiques, tels que la pollution 7,30.
Les limites de cette méthode sont les suivantes : (1) une courte extension (50 ans ou moins) et la qualité des données climatiques observées dans de nombreuses régions du monde sont essentielles pour calibrer les séries de cernes des arbres et reconstituer les variables climatiques d’intérêt. (2) Les études de reconstitution climatique ne sont réalisables que pour les espèces ligneuses qui produisent des anneaux annuels remarquables et fiables et qui sont également sensibles aux variables climatiques. Une mauvaise qualité dans le marquage de l’anneau annuel augmente la probabilité d’erreur, et si l’espèce n’est pas sensible à l’enregistrement des changements environnementaux (arbres complaisants), il n’est pas possible d’obtenir le signal climatique requis. (3) La longévité de l’espèce est une autre limite, car il est difficile de trouver et d’obtenir suffisamment d’échantillons d’arbres à longue durée de vie. Cela réduit la représentativité ou favorise une taille d’échantillon statistique non robuste (comme détaillé aux étapes 6.6 et 6.7 du protocole), ce qui limite l’utilisation d’une chronologie dans sa longueur totale. (4) La dendrochronologie est difficile à réaliser chez les espèces tropicales dans des endroits où les conditions climatiques sont homogènes tout au long de l’année. (5) L’échantillonnage sélectif pourrait provoquer un biais d’échantillonnage moderne qui pourrait déformer le signal climatique récupéré depuis31. Ce problème peut être partiellement résolu en utilisant des procédures de standardisation de courbes flexibles telles que la spline de lissage cubique32,33. Cependant, dans la plupart des cas, la fenêtre temporelle fournie par les séries de cernes des arbres est généralement plus longue que les enregistrements climatiques observés.
Toute reconstitution de la variabilité climatique à partir des cernes des arbres nécessite un bon contrôle de qualité pour les différentes étapes impliquées dans ce type de recherche. Il est essentiel de sélectionner les bons arbres et de prélever et préparer des échantillons (comme indiqué aux étapes 1.1, 1.2, 1.3 et 2 du protocole). Une autre étape essentielle consiste à obtenir une datation exacte de chaque bande de croissance, comme indiqué à la section 3 du protocole et des procédures standard indiquées par Stokes et Smiley6. Pour cette étude, une datation statistiquement significative entre les séries a été obtenue (r = 0,60 ; p < 0,01). L’intercorrélation entre les séries est statistiquement robuste pour considérer que les séries sont correctement datées12. La sensibilité moyenne était supérieure à 0,2, indiquant une variation interannuelle suffisante, ce qui est idéal pour les études dendrochronologiques visant à reconstituer le climat passé 7,34. Les paramètres statistiques de la chronologie (intercorrélation des séries, sensibilité moyenne et EPS) ont indiqué que P. lumholtzii est une espèce appropriée pour les reconstructions dendroclimatiques.
La largeur des cernes des arbres peut être définie comme l’accumulation de facteurs biologiques et environnementaux qui limitent la croissance secondaire (modèle additif)14. Le facteur biologique peut être un signal dominant chez les arbres, exprimé par une tendance à la baisse de la croissance liée à l’âge. Par exemple, un arbre pousse plus à son stade juvénile qu’à son stade adulte ou sénile. Le deuxième signal dominant dans la croissance des arbres dans plusieurs endroits du monde est le climat. Pour reconstruire les variables climatiques à l’aide des cernes des arbres, le signal environnemental le plus significatif peut être lié à la variabilité climatique régionale, affectant la plupart des arbres d’un même peuplement. Un autre facteur environnemental qui influe sur la largeur des anneaux est l’effet des perturbations, qui peuvent affecter une partie ou la totalité des individus d’un peuplement forestier et se manifester de façon sporadique dans le temps. Les perturbations comprennent la formation d’espaces, la concurrence entre les arbres, les incendies de forêt, les épidémies d’insectes, l’exploitation forestière ou la contamination ; et peut conduire à des événements de suppression soutenue de la croissance ou de libération de la croissance15,16.
La dynamique des peuplements forestiers peut jouer un rôle essentiel dans les tendances de croissance des arbres. Par conséquent, ces dynamiques dépendantes de la communauté influenceront le type de méthodes de détendance le plus approprié à utiliser. Par exemple, il est courant d’observer un effet d’âge substantiel dans les forêts à faible densité à couvert ouvert, de sorte qu’il est raisonnable d’ajuster une fonction exponentielle négative. Cependant, les forêts avec une densité d’arbres plus élevée sont plus susceptibles de concurrencer les arbres voisins, ce qui entraîne des variations de croissance non liées au signal commun entre les arbres du peuplement. Dans ce cas, la détendance peut être effectuée à l’aide d’une cannelure cubique17 où l’effet d’âge et la dynamique du peuplement forestier sont supprimés, laissant la variation commune entre les arbres qui est généralement la variation climatique.
Une caractéristique de la série chronologique qui doit être prise en compte est l’autocorrélation. Lorsque l’on examine la croissance des arbres au cours d’une année donnée, un anneau d’arbre est probablement influencé par les conditions des années précédentes. Par exemple, si au cours des dernières années, un arbre a été exposé à des conditions de limitation de l’eau, il est probable que les systèmes racinaire et de canopée ne seront pas prêts à réagir indépendamment et rapidement au cours d’une année humide sporadique. Par conséquent, la croissance au cours de l’année humide sera influencée par les conditions sèches passées. Ainsi, dans l’hypothèse que la variabilité temporelle du climat n’a pas d’autocorrélation significative, il n’est pas vrai. Ensuite, ce type d’information dépendante du temps (i.e. autocorrélation) intégrée dans les cernes des arbres doit être supprimée lorsque l’intérêt de l’étude est la variabilité climatique interannuelle.
Pour vérifier le pouvoir prédictif statistique et l’incertitude du modèle de régression, les variables statistiques suivantes ont été déterminées (voir Fritts3 pour une description détaillée). (1) Coefficient de corrélation (r) : Il mesure l’intensité du degré de la relation linéaire entre deux ensembles de données. Par exemple, un coefficient de un signifie que les deux ensembles de données ont la variabilité exacte, et lorsque le coefficient s’approche de zéro, les deux ensembles de données sont différents ou non liés. (2) R2 ajusté : Cette statistique quantifie le pouvoir explicatif de la régression tout en tenant compte de la réduction des degrés de liberté avec un nombre croissant de prédicteurs. Semblable au r, le R2 ajusté est une mesure de l’intensité du modèle de régression. (3) Réduction de l’erreur (RE) : Il s’agit d’une mesure rigoureuse de l’association entre une série de mesures et leurs estimations modélisées ; Sa plage va de moins l’infini à un, où les valeurs positives indiquent la capacité de prédiction. (4) Test des signes : Il s’agit d’une statistique non paramétrique impliquant le nombre de fois où les écarts par rapport à l’échantillon sont d’accord ou en désaccord. Les moyennes sont soustraites de chaque série et les résidus sont multipliés par3. Un produit positif est un succès et un produit négatif un échec. Si les données observées ou reconstruites se situent près de la moyenne, l’année est omise de l’essai. Le nombre de signes est significatif chaque fois qu’il dépasse le nombre attendu des nombres aléatoires. (5) Test t de l’échantillon apparié : Cette procédure statistique détermine si la différence moyenne entre une série de mesures et leurs estimations modélisées est nulle. (6) Erreur type d’estimation (ET) : Après le calcul d’une régression linéaire, l’erreur type d’estimation (ET) a été utilisée pour mesurer l’incertitude liée au modèle. SE mesure la variation des séries de mesures effectuées autour de la droite de régression calculée. Il permet de vérifier l’exactitude des prédictions faites avec la droite de régression. (7) Erreur quadratique moyenne de validation (RMSEv) : Au cours du test de validation croisée, l’erreur quadratique moyenne de validation (RMSEv) mesure les différences entre les valeurs prédites par un modèle au cours de la période d’étalonnage et les valeurs observées au cours de la période de validation et vice versa. En d’autres termes, il s’agit d’une mesure de l’incertitude que le modèle estime au cours de la validation à l’aide du modèle de régression à partir de l’étalonnage. (8) Test de Durbin-Watson : Le test de Durbin-Watson indique la présence ou l’absence d’autocorrélation dans les résidus de régression21.
Enfin, il a été possible de reconstituer la variabilité des précipitations de janvier-juillet au cours des trois derniers siècles (figure 13). Cette série de cernes d’arbres a permis d’analyser la variabilité climatique sur plusieurs siècles et de déterminer la fréquence des événements extrêmes (sécheresses) et leur effet sur différentes régions géographiques35. De plus, il est possible d’analyser l’influence à long terme des modes océano-atmosphériques généraux sur le comportement climatique historique de la région. Les applications de la dendrochronologie dans différents domaines scientifiques sont énormes (voir Speer7). Ce grand potentiel découle de la grande variété d’inférences qui peuvent être faites avec les enregistrements des cernes des arbres ; Par exemple, l’utilisation de réseaux de cernes d’arbres a été utilisée pour dessiner plusieurs atlas de reconstitution de sécheresse 35,36,37. De même, il a été possible de reconstruire les températures régionales dans l’hémisphère nord38,39 ou d’analyser la variabilité à long terme des écoulements fluviaux sur de grands bassins dans plusieurs régions du continent américain en utilisant les enregistrements des cernes des arbres 40,41,42,43.
Compte tenu du manque d’enregistrements climatiques instrumentaux étendus et de scénarios actuels de changement climatique, il est essentiel de continuer à développer des réseaux de chronologies des cernes des arbres, des reconstitutions hydroclimatiques et de continuer à explorer le potentiel de nouvelles espèces. Ces actions permettront la reconstruction et l’extension des relevés climatiques dans différentes régions du monde dépourvues de longs relevés climatiques. L’objectif devrait être de développer des réseaux de chronologie robustes qui facilitent l’analyse de la variabilité du climat au niveau local et à grande échelle géographique sur une base de résolution annuelle.
Les auteurs n’ont rien à divulguer.
Le projet de recherche a été réalisé grâce au financement à travers les projets CONAFOR-2014, C01-234547 et UNAM-PAPIIT IA201621.
Name | Company | Catalog Number | Comments |
ARSTAN Software | https://www.ldeo.columbia.edu/tree-ring-laboratory/resources/software | ||
Belt Sander | Dewalt Dwp352vs-b3 3x21 PuLG | For sanding samples | |
Chain Saw Chaps | Forestry Suppliers | PGI 5-Ply Para-Aramid | https://www.forestry-suppliers.com/Search.php?stext=Chain%20Saw%20Chaps |
Chainsaw | Stihl or Husqvarna for example | MS 660 | Essential equipment for taking cross sections samples (Example: 18-24 inch bar) |
Clinometer | Forestry Suppliers | Suunto PM5/360PC with Percent and Degree Scales | https://www.forestry-suppliers.com/Search.php?stext=Clinometer |
COFECHA Software | https://www.ldeo.columbia.edu/tree-ring-laboratory/resources/software | ||
Compass | Forestry Suppliers | Suunto MC2 Navigator Mirror Sighting | https://www.forestry-suppliers.com/Search.php?stext=compass |
Dendroecological fieldwork programs | Programs where dating skills can be acquired or honed | http://dendrolab.indstate.edu/NADEF.htm | |
Diameter tape | Forestry Suppliers | Model 283D/10M Fabric or Steel. | https://www.forestry-suppliers.com/Search.php?stext=Diameter%20tape |
Digital camera | CANON | EOS 90D DSLR | To take pictures of the site and the samples collected (https://www.canon.com.mx/productos/fotografia/camaras-eos-reflex) |
Digital camera for microscope | OLYMPUS | DP27 | https://www.olympus-ims.com/es/microscope/dp27/ |
Electrical tape or Plastic wrap to protect samples | uline.com | https://www.uline.com/Product/Detail/S-6140/Mini-Stretch-Wrap-Rolls/ | |
Field format | There is no any specific characteristic | To collect information from each of the samples | |
Field notebook | To take notes on study site information | ||
Gloves | For field protection | ||
Haglöf Increment Borer Bit Starter | Forestry Suppliers | https://www.forestry-suppliers.com/Search.php?stext=Increment%20borer | |
Hearing protection | Forestry Suppliers | There is no any specific characteristic | https://www.forestry-suppliers.com/Search.php?stext=Hearing%20protection |
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Increment borer | Forestry Suppliers | Haglof | https://www.forestry-suppliers.com/Search.php?stext=Increment%20borer |
Large backpacks | There is no any specific characteristic | Strong backpack for transporting cross-sections in the field | |
Safety Glasses | Forestry Suppliers | There is no any specific characteristic | https://www.forestry-suppliers.com/Search.php?stext=Safety%20Glasses |
Sandpaper | From 40 to 1200 grit | ||
Software Measure J2X | Version 4.2 | http://www.voortech.dreamhosters.com/projectj2x/tringSubscribeV2.html | |
STATISTICA | Kernel Release 5.5 program (Stat Soft Inc. 2000) | Statistical analysis program | |
Stereomicroscope | OLYMPUS | SZX10 | https://www.olympus-ims.com/en/microscope/szx10/ |
Topographic map, land cover map | Obtained from a public institution or generated in a first phase of research | ||
Tube for drawings | There is no any specific characteristic | Strong tube for transporting samples in the field | |
Velmex equipment | Velmex, Inc. | 0.001 mm precision | www.velmex.com |
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